top of page
Rechercher

Fontes Pereira de Melo, l’homme d’État qui mit le Portugal sur la voie de l’avenir

ree

Il y a des noms dans l’histoire du Portugal qui semblent avoir été relégués aux marges de la mémoire collective, comme si le pays avait oublié la grandeur de certaines figures qui osèrent regarder plus loin que leur époque. L’un de ces noms est Fontes Pereira de Melo. Militaire de formation, homme politique par vocation et réformateur par conviction, il fut sans doute le plus grand homme d’État portugais du XIXᵉ siècle.

Sa vie publique se confond avec ce que l’on a appelé la Régénération. Tandis que beaucoup débattaient du passé ou se perdaient dans des querelles partisanes, Fontes comprit que le destin du pays ne pouvait être changé que par la modernisation. Ses réformes dans les communications, les transports et les finances ouvrirent une nouvelle voie : la construction de routes, de chemins de fer et de télégraphes fit du Portugal un territoire enfin intégré, laissant derrière lui des siècles d’immobilisme.

Il ne s’agissait pas seulement de progrès matériel, mais d’une véritable vision de l’État. Fontes comprit que sans écoles techniques il n’y aurait pas d’ingénieurs, que sans chemins de fer il n’y aurait pas de commerce, que sans communications rapides il n’y aurait pas de gouvernement efficace. Son obsession pour l’œuvre accomplie transforma l’exercice du pouvoir : il ne suffisait pas de gouverner, il fallait construire l’avenir.

Bien sûr, son action eut des critiques. On l’accusa d’endetter le pays et d’être trop audacieux. Mais les grands hommes d’État se mesurent au courage d’investir lorsque d’autres préfèrent l’inertie. Ce fut lui qui posa les bases d’un Portugal moderne, capable de dialoguer d’égal à égal avec l’Europe. La dette qu’il contracta fut, en définitive, le prix à payer pour entrer dans le XIXᵉ siècle avec dignité.

Fontes Pereira de Melo appartient à la galerie restreinte des politiciens qui comprirent l’essence du gouvernement : non pas seulement administrer le présent, mais préparer l’avenir. Si aujourd’hui nous traversons des ponts, parcourons des routes et suivons des lignes de chemin de fer qui unifièrent le pays, nous devons nous rappeler que tout cela commença par la vision d’un homme qui refusa d’accepter la petitesse comme destin.

À une époque où la politique se perd trop souvent dans de courts gestes et des horizons limités, il vaut la peine de revisiter la leçon de Fontes Pereira de Melo. Il montra qu’être politicien est facile, mais qu’être homme d’État est rare. Et c’est ce qu’il fut : un véritable homme d’État, un bâtisseur d’avenir qui honora le Portugal.

Peu savent qu’il naquit à Torres Vedras en 1819, mais passa une partie de son enfance au Cap-Vert, où son père était gouverneur. Cette expérience tropicale le marqua profondément : il connut de près les fragilités d’un empire dispersé et comprit très tôt que l’administration publique devait être réformée pour garantir la cohésion.

Jeune officier, il fut lui-même ingénieur militaire avant de devenir ministre. Cette formation technique lui donna un regard pratique et objectif : lorsqu’il parlait de routes ou de chemins de fer, il ne se limitait pas aux discours, il savait dessiner des projets et comprendre les calculs. Peut-être est-ce pour cela que, même lorsqu’ils le critiquaient, ses adversaires le respectaient comme un homme de réalisations concrètes.

Et son empreinte fut si forte qu’elle donna naissance à un nouveau terme : le “fontismo”. Ce n’était pas seulement un courant politique, mais un style de gouvernement énergique, pragmatique et constructeur. Cet héritage resta si intimement lié à son nom qu’encore aujourd’hui, lorsqu’on parle de progrès impulsé par l’État, la mémoire de Fontes Pereira de Melo ressurgit comme symbole de modernité.


Paulo Freitas do Amaral

 
 
 

Commentaires


© 2023 por O Artefato. Orgulhosamente criado com Wix.com

  • LinkedIn ícone social
  • YouTube
  • Facebook ícone social
  • Instagram
bottom of page